lundi 4 février 2008

Shion, atlante mais humain: ma façon de le présenter dans ED2B

Quand même, il fallait que je me fende de cet article car Shion est quand même l'un des deux Béliers dont parle le titre de la fic.

Lui aussi, j'ai eu l'idée de parler de lui en le voyant dans les OAVs (bon, je l'avais déjà vu dans les mangas mais ça ne m'a pas fait, et de loin, le même effet...), indirectement au départ parce qu'il faisait partie de l'histoire de Mû. Et puis, en mettant en scène le schéma narratif de la fic avant de l'écrire, je me suis rendu compte qu'en fait, pendant les premiers chapitres où Mû était bébé, Shion serait largement sur le devant de la scène, ainsi qu'après lorsqu'il l'entraînerait. Et c'est là, lors de cette réflexion préliminaire alimentée de moult visionnages des OAVs du Junikyû, que m'est venue l'idée de faire de Shion le père de Mû.

En effet, à bien y regarder, Shion est très souvent dépeint dans les fics comme une sorte de "Dohko II", très sage, revenu de tout. L'idée me séduisait mais je voulais tout de même y ajouter autre chose, ce simple trait ne me satisfaisait pas car, à mon sens, Shion n'était pas que cela. Même s'il n'était qu'un personnage somme toute secondaire, cela laissait transparaître une certaine profondeur, surtout dans les derniers OAVs du Junikyû. Le faire être revenu de tout était une bonne idée pour un postulat de départ, puis je voulais le faire évoluer vers quelque chose de plus humain, de moins "je-sais-tout-depuis-le-départ". Après tout, recherches chronologiques à l'appui, il était un peu à plaindre, le Bélier en question: grand Pope à 18 ans sans y avoir été préparé, obligé d'être seul pour relever un Sanctuaire exsangue, sans même avoir l'aide du seul ami qui lui reste, expédié pour sa part à l'autre bout de la planète. Il ne vit quasiment plus que pour son travail, la mission qu'on lui a confié: préparer le Sanctuaire à la Guerre Sainte qui arrive. Du coup, quand la fic commence, il a plus de deux cents ans, quasiment tout vu, tout vécu...

Mais c'est à ce moment-là que son humanité, longtemps enfouie sous la rigueur de sa charge, va s'éveiller. Malade, vieillissant, presque désabusé, il va rencontrer celle qui va lui rappeler qu'il n'est qu'un homme, bien qu'étant atlante, et qui va l'aimer pour ce qu'il est. Je pense qu'en endossant son rôle de Grand Pope il a quelque peu laissé de côté ce qu'il était intrinsèquement pour se consacrer uniquement à sa charge, pour également oublier que presque tous ses amis sont morts et qu'il est quasiment seul au monde. C'est de cette constatation qu'est venue l'idée de l'échange de lettres avec Dohko, seul lien qu'ils conservent parce qu'il ne sont pas revus...

Je ne voulais pas faire une histoire d'amour juste pour en faire une, je voulais qu'elle soit crédible et qu'elle ne dénature pas (trop) le personnage. Il fallait aussi que Mû en soit issu (bien sûr) et, c'est triste à dire, que sa maman y laisse la vie (voir l'article à ce sujet). Je voulais aussi que cela éclaire Shion sous un jour qu'on ne lui connaît pas trop, sans tomber non plus dans les clichés (difficile défi !). Au départ, quand j'ai commencé l'écriture des premiers chapitres, je n'avais qu'une idée fort vague du caractère de la maman de Mû, je savais juste que Shion l'avais énormément aimée et ne s'était jamais remis de sa mort prématurée. J'avais aussi défini dès le prologue que Mû ressemblait à sa mère. Avec tout ça, il s'agissait de construire le caractère que je voulais donner à Shion en partant du personnage original et en y rajoutant une pointe d'originalité liée au fait qu'il était le père de son élève et surtout qu'il était un atlante de sang princier. Cette dernière assertion n'a pas énormément d'importance vu qu'il vit au Sanctuaire mais, comme je l'ai dit dans l'article concernant cette ethnie, il doit être de sang quasiment pur pour que ses pouvoirs soient si élevés. De plus, cela était important pour la suite de l'histoire car tout cela rejaillirait sur Mû adolescent.

Shion n'était pas préparé à être père, et l'annonce de la naissance de Mû l'a confronté davantage avec sa propre humanité mais aussi avec sa propre mortalité. La naissance d'un enfant est toujours synonyme de renouveau, mais celle de Mû était aussi celle du début de la fin pour Shion. En effet, l'enfant était destiné à lui succéder à son office de chevalier d'or, il devrait donc lui transmettre sa charge dès qu'il serait prêt. C'était d'un peu de lui-même dont il devrait se déposséder pour le transmettre à son fils. De plus, le pauvre Mû ayant le malheur de ressembler à sa mère rappelait constamment à Shion le funeste destin d'Arzaniel, ce qui compliquait bien les choses. Cependant, après quelques maladresses de part et d'autres, la relation entre son fils et lui finit par trouver un point d'équilibre, Shion ayant enfin compris certaines choses. Pourtant, malgré ce fait, il ne passe rien à son héritier, l'entraînant comme il l'eût fait pour un simple disciple, du moins il tente de s'en convaincre lui-même.

Shion savait aussi, au moment où Mû naquit, que sa vie ne serait plus longue, qu'elle atteignait sa fin, peut-être avait-il la prémonition aussi qu'il périrait de mort violente. Cependant, il n'aura pas le temps de finir de préparer le Sanctuaire à la guerre sainte puisqu'il périra de la façon que l'on sait, laissant son fils de sept ans, chevalier d'or frais émoulu, seul pour finir de grandir. Mû trouvera la protection de Dohko pour achever sa maturation et deviendra celui que l'on sait, mais ceci est une autre histoire que je développerai dans un autre article.

Shion, père maladroit, maître sévère, Grand Pope: ce sont trois facettes que j'ai tenté de faire ressortir et d'exploiter.

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